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andrei feherDans le cadre de ses « apéritifs », la Presse musicale internationale recevait Andrei Feher. Ce chef d’orchestre de 24 ans est depuis septembre 2014 l’assistant de Paavo Järvi à l’Orchestre de Paris. Répondant aux questions des membres de la PMi, il dessine le parcours d’un jeune chef d’aujourd’hui.

Photo : Henning Høholt

Né en Roumanie, Andrei Feher s’est installé à Montréal avec sa famille à l’âge de 13 ans. Il garde de ses années de lycée le souvenir d’une période très formatrice : après les cours, il pratique la musique avec la chorale, l’orchestre symphonique ou l’orchestre à cordes. C’est là qu’il fait pour la première fois l’expérience de la direction d’orchestre. Puis, au Conservatoire de Montréal, il suit l’enseignement de Raffi Armenian, un ancien élève de Hans Swarowsky, tout en pousruivant l’étude du violon, qu’il pratique toujours aujourd’hui en amateur (« c’est important de ne pas se détacher de la pratique instrumentale » assure-t-il).

Nicolas Bartholomée (photo DR)

Attentive à toutes les formes de diffusion de la musique, la PMi ne saurait se limiter au concert ou à la scène, et avec Nicolas Bartholomée, invité sur l’initiative de Pedro-Octavio Diaz, notre association donne une tribune à l’actualité discographique. Si le nom de son père, le compositeur et chef d’orchestre Pierre Bartholomée n’est pas inconnu de notre table – sont évoqués ses enregistrements des symphonies de Charles Tournemire – notre convive a placé sa carrière sous le signe de l’exigence et de la diversité artistique. En 1999, il fonde le label Ambroisie et compose au fil d’une décennie un catalogue de près de 1500 références, repris ensuite par Naïve. En 2008, il lance Aparté, puis en 2013, Evidence Classics, nouvelle aventure par laquelle il s’attache à donner une tribune aux jeunes artistes.

Nicolas Bartholomée (photo DR)

Catherine Kollen
Catherine Kollen - photo DR

 

Fidèle à sa vocation et à son attention à l’égard des jeunes talents et de ceux qui les soutiennent, la PMI reçoit en ce mois de mars Catherine Kollen, directrice de l’Arcal depuis 2009 et dont Pedro-Octavio Diaz résume le parcours : formée en musicologie autant qu’en gestion des affaires culturelles, elle passe au Gewandhaus de Leipzig, avant derejoindre le centre de musique vocale de Royaumont qu’elle a contribué à développer dans sa forme actuelle.

L’Arcal se définit comme une compagnie lyrique, imaginée il y a trente ans, destinée à faire se rencontrer des artistes à la croisée du théâtre et de la musique. Notre invitée souligne l’importance de la transversalité entre les arts, entre le spectacle et les sens, sinon le monde, colonne vertébrale du programme de la structure, dont la portée ne manque pas d’être également politique.

fanny azzuro

Fanny Azzuro a 28 ans. Chevelure brune et courte, souriante, elle vient de faire paraître chez Paraty un enregistrement , « Russian impulse », consacré à Prokofiev, Rachmaninov et Kapoustine ; elle est l’invitée de notre second apéro PMi.

Autour d’une table et d’un verre à l’étage du Falstaff, on apprend ainsi que les origines transalpines de son nom remontent à trois ou quatre générations. Elle a commencé le piano à huit ans à Montpellier, d’abord par émulation familiale, son frère jouant lui aussi de la musique. Montée à Paris à 16 ans, elle travaille avec Olivier Gardon au CRR de la rue de Madrid puis au CNSM, se perfectionne en Italie, à Imola, et y rencontre Boris Petrushansky, qui devient son maître : son piano ne sera pas intellectuel et engagera physiquement son corps – on sait que le soliste russe fut élève entre autres de Neuhaus, cousin de Szymanowski qui forma Richter ou Guilels.

Fanny Azzuro (photo © J.B. Millot)

Philippe Hersant (photo DR)

Pour son premier déjeuner de l’année 2015, la PMI reçoit à sa table habituelle Philippe Hersant, l’un des compositeurs les plus joués de sa génération – à juste titre. Jean-Guillaume Lebrun présente, avec un authentique enthousiasme, notre invité, qui fait partie des musiciens « inclassables », à l’instar d’un Dutilleux par exemple. Son œuvre, riche de plus de cent cinquante opus, touche à l’ensemble des genres, du symphonique au lyrique, en passant par le répertoire de chambre ou le concerto, voire la musique de ballet et de film, avec un langage personnel et poétique, qualifié par certains de « clair-obscur », qui enjambe les rivalités de chapelles, audemeurant en voie d’extinction. Les créations de notre hôte bénéficient souvent de reprises par nombre d’interprètes, et lui valent la reconnaissance par la profession comme par le public, à l’image des Victoires de la musique dont il fut deux fois lauréat. La dimension sociale de son travail ne lui a d’ailleurs pas échappé, composant pour le festival de Clairvaux à partir d’écrits de détenus.

Philippe Hersant (photo DR)