Né en Roumanie, Andrei Feher s’est installé à Montréal avec sa famille à l’âge de 13 ans. Il garde de ses années de lycée le souvenir d’une période très formatrice : après les cours, il pratique la musique avec la chorale, l’orchestre symphonique ou l’orchestre à cordes. C’est là qu’il fait pour la première fois l’expérience de la direction d’orchestre. Puis, au Conservatoire de Montréal, il suit l’enseignement de Raffi Armenian, un ancien élève de Hans Swarowsky, tout en pousruivant l’étude du violon, qu’il pratique toujours aujourd’hui en amateur (« c’est important de ne pas se détacher de la pratique instrumentale » assure-t-il).
L’Arcal se définit comme une compagnie lyrique, imaginée il y a trente ans, destinée à faire se rencontrer des artistes à la croisée du théâtre et de la musique. Notre invitée souligne l’importance de la transversalité entre les arts, entre le spectacle et les sens, sinon le monde, colonne vertébrale du programme de la structure, dont la portée ne manque pas d’être également politique.
Autour d’une table et d’un verre à l’étage du Falstaff, on apprend ainsi que les origines transalpines de son nom remontent à trois ou quatre générations. Elle a commencé le piano à huit ans à Montpellier, d’abord par émulation familiale, son frère jouant lui aussi de la musique. Montée à Paris à 16 ans, elle travaille avec Olivier Gardon au CRR de la rue de Madrid puis au CNSM, se perfectionne en Italie, à Imola, et y rencontre Boris Petrushansky, qui devient son maître : son piano ne sera pas intellectuel et engagera physiquement son corps – on sait que le soliste russe fut élève entre autres de Neuhaus, cousin de Szymanowski qui forma Richter ou Guilels.