Yan Levionnois n'a pas mis longtemps à trouver son instrument : son père, Éric Levionnois, est violoncelle solo de l'Orchestre philharmonique de Radio France ; c'est auprès de lui qu'il commence son apprentissage avant de suivre, entre autres, les cours de Marc Coppey au CNSM de Paris. Un peu plus tard, il se choisira un autre mentor, en étudiant à Oslo auprès de Truls Mørk, puis poursuivra sa formation à la Juilliard School de New York avec Timothy Eddy. Il profite de ce séjour états-unien pour étudier la philosophie à la Columbia University.
Quittant Brest, où il débute ses études musicales, Benoît Menut rejoint le Conservatoire de Paris et, parallèlement se trouve ses propres modèles, ces figures libres du monde musical que sont Henri Dutilleux, Olivier Greif ou Philippe Hersant. Depuis, il garde le cap d'une musique où il revendique d'être lui-même, sans se reconnaître d'aucune école. Très critique du CNSM, qui était pour lui « un lieu dénué de passion », mais aussi des programmateurs trop frileux qui empilent les les Brahms et les Bruckner mais feraient bien aussi de redécouvrir Magnard ou Ropartz – dont Benoît Menut avait signé, avec Mathieu une belle biographie (éd. Papillon, 2005) : « même ceux qui me passent commande n'ont souvent rien entendu de ma musique ; il se paient seulement le "Prix de la Sacem" ».
Benoît Menut plaide pour une musique qui ne se coupe pas du public, « y compris en le prenant par la main dans les compositions ». Et de préciser : « Je n'écris pas pour que les gens réfléchissent, mais pour créer une vibration de sons qui portent du sens. C'est le ressenti qui amène l'intellect ». Il se dit ainsi admiratif du modèle de réussite de Pascal Dusapin, « où l'extra-musical porte la musique ».
Le compositeur doit « être dans la cité » et Benoît Menut voit comme une grande chance le fait d'avoir pendant vingt ans enseigné quotidiennement aux enfants du CRR de Paris, et composé pour eux. La création doit aller de pair avec la transmission. « Il ne faut pas sacraliser les œuvres, mais plutôt les porter, les faire vivre et revivre ». Sa Symphonie pour une plume, pour comédien, percussionniste et orchestre, créée en 2016 à Rennes sera reprise en 2019 par l'Orchestre national d'Île-de-France. En mai sera créé à Saint-Étienne son opéra Fando et Lis, d'après Arrabal, et en juin, Anita par l'Orchestre symphonique de Bretagne.
En ce début de saison, l’actualité de Clément Mao-Takacs est foisonnante. Après un récent concert dans la cour Marly, à l’occasion des 120 ans de la Société des Amis du Louvre, il retrouvait ces jours-ci l’auditorium du musée pour un programme autour de Debussy et la danse, composé d’orchestrations de pages pour piano réalisées par le chef d’orchestre lui-même. Quelques semaines auparavant, avec ses musiciens il était au Musée d’Orsay pour un programme viennois en hommage à Henry-Louis de La Grange, le fondateur de la Médiathèque musicale Gustav Mahler. On ne s’étonnera pas de cette fréquentation assidue des musées chez un musicien qui prône toujours le rapprochement des arts ; il n’a pas donné par hasard à son orchestre le nom de Secession, ce mouvement viennois prônant le renouveau et le dialogue des arts. Comme ces artistes du siècle dernier dont il invoque le nom, Clément Mao-Takcas refuse de se laisser enfermer dans un seul répertoire : « Du baroque au contemporain, les musiques se complètent », souligne-t-il. Et de citer ces grands maîtres du concert – Bernstein, Karajan, Kleiber – qui n’ont jamais cessé de diriger l’opéra.
Dans un catalogue riche en pièces instrumentales, de chambre et pour ensemble, la voix et le texte occupent une place toute particulière, depuis Œil de fumée en 1956 jusqu’à son opéra Le Premier Cercle, créé quarante ans plus tard à l’Opéra national de Lyon, salué par la critique comme l'un des événements les plus marquants de la création lyrique en France de ces dernières années. Les 5 et 6 novembre 2016, Radio France lui rend hommage pour ses 80 ans à travers une série de cinq concerts intitulée « À la rencontre de Gilbert Amy ».