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La pianiste Célimène Daudet était l'invitée des apéros de la PMI ce jeudi 20 septembre. L'occasion d'évoquer son actualité : parution d'un disque consacrée aux préludes de Debussy et Messiaen, tournée en Chine et surtout l'organisation de la deuxième édition d'un festival hors norme, le Haïti Piano Project.

célimène daudet

 

 « Être pianiste, c'est avant tout être avec un public » : cette évidence est très vite apparue à Célimène Daudet, dès ses études au conservatoire d'Aix-en-Provence où son professeur Michel Bourdoncle insiste pour que ses élèves se produisent chaque semaine en public. Il y a aussi, à la même époque, l’éblouissement de Sviatoslav Richter jouant Le Clavier bien tempéré dans une chapelle de la campagne aixoise Dès lors, pour elle, le concert devient moment privilégié du partage, ce qui ne l’empêche pas d’arpenter les autres chemins de la transmission, à travers les enregistrements (dont le très beau disque réunissants des préludes de Debussy et Messiaen, paru chez NoMad Music) ou l’enseignement (au conservatoire du 8e arrondissement de Paris).

Dans le cadre de ses apéros au Café Mon Paris, la Presse musicale internationale recevait ce 23 mai le violoncelliste Yan Levionnois. Rencontre avec un jeune musicien complet et passionné.

yan levionnoisYan Levionnois n'a pas mis longtemps à trouver son instrument : son père, Éric Levionnois, est violoncelle solo de l'Orchestre philharmonique de Radio France ; c'est auprès de lui qu'il commence son apprentissage avant de suivre, entre autres, les cours de Marc Coppey au CNSM de Paris. Un peu plus tard, il se choisira un autre mentor, en étudiant à Oslo auprès de Truls Mørk, puis poursuivra sa formation à la Juilliard School de New York avec Timothy Eddy. Il profite de ce séjour états-unien pour étudier la philosophie à la Columbia University.

benoit menutLa PMi reçoit Benoît Menut, qui est depuis 2014 compositeur associé à l'Orchestre symphonique de Bretagne. Ce compagnonnage au long cours, qui prndra fin en juin prochain, est l'occasion de discuter du lien, toujours à retisser, entre le compositeur et le public.

Quittant Brest, où il débute ses études musicales, Benoît Menut rejoint le Conservatoire de Paris et, parallèlement se trouve ses propres modèles, ces figures libres du monde musical que sont Henri Dutilleux, Olivier Greif ou Philippe Hersant. Depuis, il garde le cap d'une musique où il revendique d'être lui-même, sans se reconnaître d'aucune école. Très critique du CNSM, qui était pour lui « un lieu dénué de passion », mais aussi des programmateurs trop frileux qui empilent les les Brahms et les Bruckner mais feraient bien aussi de redécouvrir Magnard ou Ropartz – dont Benoît Menut avait signé, avec Mathieu une belle biographie (éd. Papillon, 2005) : « même ceux qui me passent commande n'ont souvent rien entendu de ma musique ; il se paient seulement le "Prix de la Sacem" ».

Benoît Menut plaide pour une musique qui ne se coupe pas du public, « y compris en le prenant par la main dans les compositions ». Et de préciser : « Je n'écris pas pour que les gens réfléchissent, mais pour créer une vibration de sons qui portent du sens. C'est le ressenti qui amène l'intellect ». Il se dit ainsi admiratif du modèle de réussite de Pascal Dusapin, « où l'extra-musical porte la musique ».

Le compositeur doit « être dans la cité » et Benoît Menut voit comme une grande chance le fait d'avoir pendant vingt ans enseigné quotidiennement aux enfants du CRR de Paris, et composé pour eux. La création doit aller de pair avec la transmission. « Il ne faut pas sacraliser les œuvres, mais plutôt les porter, les faire vivre et revivre ». Sa Symphonie pour une plume, pour comédien, percussionniste et orchestre, créée en 2016 à Rennes sera reprise en 2019 par l'Orchestre national d'Île-de-France. En mai sera créé à Saint-Étienne son opéra Fando et Lis, d'après Arrabal, et en juin, Anita par l'Orchestre symphonique de Bretagne.

Jean-Guillaume Lebrun
photo © Bernard Martinez

 

 

Six ans après la création de son ensemble Secession Orchestra, le chef d’orchestre et compositeur Clément Mao-Takacs s’affirme comme l’une des fortes personnalités de la scène musicale. Au café Mon Paris, il ouvre la saison 2017-2018 des « apéros PMi ».

Clément Mao TakacsClaude Doaré 1 150x150En ce début de saison, l’actualité de Clément Mao-Takacs est foisonnante. Après un récent concert dans la cour Marly, à l’occasion des 120 ans de la Société des Amis du Louvre, il retrouvait ces jours-ci l’auditorium du musée pour un programme autour de Debussy et la danse, composé d’orchestrations de pages pour piano réalisées par le chef d’orchestre lui-même. Quelques semaines auparavant, avec ses musiciens il était au Musée d’Orsay pour un programme viennois en hommage à Henry-Louis de La Grange, le fondateur de la Médiathèque musicale Gustav Mahler. On ne s’étonnera pas de cette fréquentation assidue des musées chez un musicien qui prône toujours le rapprochement des arts ; il n’a pas donné par hasard à son orchestre le nom de Secession, ce mouvement viennois prônant le renouveau et le dialogue des arts. Comme ces artistes du siècle dernier dont il invoque le nom, Clément Mao-Takcas refuse de se laisser enfermer dans un seul répertoire : « Du baroque au contemporain, les musiques se complètent », souligne-t-il. Et de citer ces grands maîtres du concert – Bernstein, Karajan, Kleiber – qui n’ont jamais cessé de diriger l’opéra.

Photo © Claude Doaré

 

leo warynski

Au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Léo Warynski se forme auprès de François-Xavier Roth à la direction d’orchestre et auprès de Pierre Cao pour la direction chorale. Chef polyvalent, il dirige aussi bien le répertoire symphonique que lyrique, les formations chorales qu’instrumentales, avec un goût prononcé pour la musique d’aujourd’hui : on lui doit notamment la création des opéras Aliados de Sebastian Rivas et Giordano Bruno de Francesco Filidei. Léo Warynski est directeur musical de l’ensemble instrumental Multilatérale et du chœur Les Métaboles, qu’il a fondé en 2010.