Hervé Lacombe, nous raconte à bâtons rompus comment a commencé sa longue relation avec Bizet. Alors qu’il était à la recherche d’un sujet de thèse, il se rend compte qu’aucun travail de fond n’avait encore été réalisé sur le compositeur, ce qui le pousse à orienter ses recherches dans cette direction. Il a ainsi centré sa thèse autour des Pêcheurs de perles, une œuvre souvent reléguée au second plan, dans l’ombre de Carmen, mais qui recèle pourtant une richesse musicale et dramatique certaine.
Une autre étape marquante dans son parcours est sa rencontre avec Régine Théodoresco, qui lui fait découvrir l’univers musical de Francis Poulenc. Cette révélation a été à l’origine d’un véritable attachement à ce compositeur, qu’il a approfondi tout au long de sa carrière.
Parmi les rencontres essentielles qui ont jalonné son parcours, il faut citer celles de Joëlle Léandre (essentiellement via le disque) et surtout Frédéric Stochl, contrebassiste de l’Ensemble Intercontemporain aux multiples talents (comédien, danseur) ; de Georges Aperghis, dont il a créé plusieurs œuvres, Florentin Ginot retient non seulement la figure d’un maître du théâtre musical mais aussi d’un artisan au métier très sûr. D’autres compositeurs ont beaucoup compté : György Kurtág, Rebecca Saunders ou Helmut Lachenmann.
Après une formation au CNSMDP, Florentin Ginot intègre l’Ensemble Musikfabrik en 2015. Le mode de fonctionnement particulier (typiquement allemand) de ce collectif lui donne une marge de liberté appréciable pour mener de front une carrière de soliste… et de compositeur associé au Centre chorégraphique national de Caen (de 2023 à 2025). De quoi questionner le statut de compositeur aujourd’hui et entreprendre des initiatives originales, avec la complicité d’Alban Richard (directeur du centre).
Passé par l'Académie de l'Orchestre de Paris puis par celle de l'Orchestre philharmonique de Radio France, qu'il a rejoint après un bref passage à l'Orchestre national de France, Nathan Mierdl vient d'y être nommé premier violon solo. À 24 ans, il se réjouit de ce changement de statut qui s'est fait sans stress excessif, adoubé par les musiciens au sein d'une formation qu'il connaît bien, et dont il apprécie l'étendue du répertoire : la musique d'aujourd'hui – il a ainsi participé à la création de L'Inondation de Francesco Filidei et des Éclairs de Philippe Hersant – mais aussi celle de Haydn, « tellement important pour un orchestre ».