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Aurélien GignouxFormé au Conservatoire de Toulouse de l’école primaire jusqu’à la terminale, il y étudie les percussions tout en poursuivant le piano en second instrument. La batterie, qu’il pratique parallèlement, joue également un rôle essentiel dans sa construction musicale : elle lui apprend la pulsation, la précision et la physicalité du rythme — des qualités qu’il juge déterminantes pour sa carrière. Après une rencontre décisive avec Éric Sammut, il rejoint le CRR de Paris, où il approfondit le vibraphone et le marimba, avant d’intégrer en 2016 le CNSMD de Paris.

Curieux et polyvalent, Aurélien explore très tôt d’autres univers : improvisation sur les modes de la musique indienne, travail sur la polyphonie vocale, ouverture à la composition et à l’arrangement (notamment une version personnelle de Ma mère l’Oye de Ravel, basée sur la version pour deux pianos).

Son ambition première reste toutefois orchestrale : il participe à plusieurs académies prestigieuses (Orchestre Français des Jeunes, Gustav Mahler Jugendorchester) et au Pacific Music Festival au Japon, où il joue la Symphonie n°7 de Mahler sous la direction de Valery Gergiev. Un Erasmus à Munich renforce son souhait de devenir timbalier, tout en lui donnant une approche européenne de la percussion d’orchestre. Il prépare alors le concours de l’ARD, véritable marathon estival, qu’il aborde avec la rigueur d’un athlète — lui qui pratique les sports de glisse (ski, surf) et établit souvent un parallèle entre la discipline du corps et celle de l’instrumentiste.

apéro PMi avec Aurélien Gignoux

Membre de l’Ensemble Intercontemporain, Aurélien Gignoux y trouve aujourd’hui un cadre à la fois stimulant et familier : « une famille », dit-il, qui lui permet de concilier exigence et liberté créatrice. L’apprentissage du cymbalum pour Répons de Boulez fut pour lui une expérience décisive : instrument à cordes frappées et résonantes, il lui a ouvert un nouvel espace sonore, proche de celui du piano, mais concentré dans une autre logique de résonance et de compression. L’approche minutieuse, presque chorégraphique, exigée par Boulez, a nourri une compréhension intime du temps musical.

Sa curiosité ne s’arrête pas là : il s’intéresse désormais à ce qu’il appelle les méta-instruments, ces hybridations marimba-vibraphone qu’il cherche à explorer tant sur le plan sonore que scénique. Plusieurs projets de concerto sont en gestation, notamment une œuvre commandée au compositeur Enno Poppe, ainsi qu’un travail sur les concertos déjà existants, comme celui de Gabriela Ortiz. Il collabore aussi avec le pianiste Charles Heisser, à la croisée du jazz et du classique, et développe une série de récitals solo mêlant création contemporaine et improvisation (Solo pour Aquarium de Jean-Pierre Drouet).

Aurélien Gignoux aime la découverte permanente : ouvrir des portes, décloisonner les genres, transmettre la musique sous toutes ses formes. À ses yeux, chaque projet est une aventure — un terrain de jeu où s’inventent d’autres manières de faire résonner le monde.

Pedro Octavio Diaz
photos © Venera Red, PMi

 

Dates à venir

22–23 octobre – Bourse du Commerce – Auditorium : Musique américaine (Glass, Reich…)

24 octobre – Cité de la musique - Folksongs : quatre créations

2 décembre – Ircam, création de Marco Suarez Cifuentes

12 décembre – CNSM - Concert Boulez

19 février – Philharmonie de Paris - Répons de Boulez (cymbalum)

7 mars – Création d’un nouveau projet solo