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Aurélien GignouxFormé au Conservatoire de Toulouse de l’école primaire jusqu’à la terminale, il y étudie les percussions tout en poursuivant le piano en second instrument. La batterie, qu’il pratique parallèlement, joue également un rôle essentiel dans sa construction musicale : elle lui apprend la pulsation, la précision et la physicalité du rythme — des qualités qu’il juge déterminantes pour sa carrière. Après une rencontre décisive avec Éric Sammut, il rejoint le CRR de Paris, où il approfondit le vibraphone et le marimba, avant d’intégrer en 2016 le CNSMD de Paris.

Curieux et polyvalent, Aurélien explore très tôt d’autres univers : improvisation sur les modes de la musique indienne, travail sur la polyphonie vocale, ouverture à la composition et à l’arrangement (notamment une version personnelle de Ma mère l’Oye de Ravel, basée sur la version pour deux pianos).

herve lacombeEn cette année du cent-cinquantenaire de la mort de Bizet – et de la création de Carmen – la Presse musicale internationale reçoit le musicologue Hervé Lacombe, récent auteur de Carmen à sa création, une Andalousie âpre et fauve chez Actes Sud.

Hervé Lacombe, nous raconte à bâtons rompus comment a commencé sa longue relation avec Bizet. Alors qu’il était à la recherche d’un sujet de thèse, il se rend  compte qu’aucun travail de fond n’avait encore été réalisé sur le compositeur, ce qui le pousse à orienter ses recherches dans cette direction. Il a ainsi centré sa thèse autour des Pêcheurs de perles, une œuvre souvent reléguée au second plan, dans l’ombre de Carmen, mais qui recèle pourtant une richesse musicale et dramatique certaine.

Une autre étape marquante dans son parcours est sa rencontre avec Régine Théodoresco, qui lui fait découvrir l’univers musical de Francis Poulenc. Cette révélation a été à l’origine d’un véritable attachement à ce compositeur, qu’il a approfondi tout au long de sa carrière.

Alexandre Dratwicki et Jérémie Bigorie
Pour son dernier apéritif de la saison en la Bibliothèque La Grange Fleuret, la PMi reçoit justement un habitué des bibliothèques, dont les doigts de sourcier n’ont de cesse de compulser des partitions méconnues du XIXe et du début du XXe siècles : Alexandre Dratwicki n’a pourtant rien d’un « rat de bibliothèque » avec ce que cette expression charrie de dépréciatif et de sinistre. Il n’est que de l’entendre s’exprimer – dans une langue dont le français savoureux n’a d’égal que l’enthousiasme communicatif – pour se convaincre que Nicole Bru, présidente du Palazetto Bru Zane, a su s’entourer de la personne idoine pour valoriser notre patrimoine musical. 

Florentin Ginot PMiFlorentin Ginot partage sa vie entre Paris, Luxembourg (où vit sa compagne) et Cologne (où est basé l’ensemble Musikfabrik). Il y a un côté touche-à-tout chez ce contrebassiste de formation dont la créativité s’étend à d’autres segments : composition, création d’une compagnie (HowHow), travail sur l’espace et les lumières. Le dénominateur commun de toutes ces activités est sans doute la curiosité ; au reste, Florentin Ginot se rendra, à l’issue de notre rencontre, au concert inaugural du festival Manifeste – côté public.

Parmi les rencontres essentielles qui ont jalonné son parcours, il faut citer celles de Joëlle Léandre (essentiellement via le disque) et surtout Frédéric Stochl, contrebassiste de l’Ensemble Intercontemporain aux multiples talents (comédien, danseur) ; de Georges Aperghis, dont il a créé plusieurs œuvres, Florentin Ginot retient non seulement la figure d’un maître du théâtre musical mais aussi d’un artisan au métier très sûr. D’autres compositeurs ont beaucoup compté : György Kurtág, Rebecca Saunders ou Helmut Lachenmann.

Après une formation au CNSMDP, Florentin Ginot intègre l’Ensemble Musikfabrik en 2015. Le mode de fonctionnement particulier (typiquement allemand) de ce collectif lui donne une marge de liberté appréciable pour mener de front une carrière de soliste… et de compositeur associé au Centre chorégraphique national de Caen (de 2023 à 2025). De quoi questionner le statut de compositeur aujourd’hui et entreprendre des initiatives originales, avec la complicité d’Alban Richard (directeur du centre).

Pmi Christine GastaudPianiste, professeur de piano au Conservatoire National de Région de Nice, créatrice et directrice artistique du festival « Les Nocturnes du Piano » et présidente de l’association « Le Piano en Liberté », Christine Gastaud peut être fière du travail accompli : de passage à Paris, elle a pu écouter le 1er Prix de la première édition du concours (2022), Ryan Wang (15 ans !), qui se produisait le 31 mars à la Fondation Louis Vuitton. Une consécration, à la fois pour le jeune prodige canadien, mais aussi pour l’expertise du jury du concours dont l’essor naquit de l’intuition de Christine Gastaud : faire d’un lieu insolite et atypique, l’Hippodrome de la Côte d’Azur à Cagnes-sur-Mer, un lieu de concert.