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2010, bicentenaire de la naissance de Frédéric Chopin. Partout dans le monde de nombreuses manifestations, du concert au festival en passant par le cinéma et les conférences, sont organisées pour célébrer l'événement. Les Polonais, fiers de leur musicien national, ont même établi le site internet officiel répertoriant tous les événements célébrant le compositeur. La PMI a décidé d'embarquer pour un voyage musical menant bien évidemment en Pologne, mais aussi en Allemagne, patrie de Robert Schumann, également né en 1810, en Chine, pays très musicien ayant révélé des interprètes de talent dont Lang Lang, qui a inauguré l'Année Chopin en Pologne, ainsi qu'en Espagne puisque Chopin séjourna à Majorque avec George Sand, et aux États-Unis.

 

Ludmil Angelov photo DR

 

Le pianiste Ludmil Angelov - photo DR

 

Ce qui frappe de prime abord lorsque l'on décide de naviguer entre toutes ces commémorations, c'est de constater que pour célébrer dignement un bicentenaire, on ne peut apparemment organiser des célébrations que sous le signe de la série : dès le 8 janvier, au lendemain de l'inauguration de l'Année Chopin à Varsovie qui a donné lieu à un concert d'envergure avec Lang Lang et l'Orchestre Philharmonique de Varsovie, et du concert du jeune Jan Lisiecki à Cracovie avec l'orchestre Sinfonietta Cracovia, les cycles de concerts commençaient. Le Teatro de la Maestranza à Séville ouvrait ainsi son « cycle Chopin » avec le pianiste Ludmil Angelov : une fois par mois environ, le musicien russe a délivré ses interprétations des compositions de Chopin dans le but de jouer l'intégrale des œuvres du compositeur. Cette entreprise de taille s'achève le 21 juin.

Maurice RavelSûrement, du haut du ciel, tout ce Trafalgar l’amuse... Il ne suffisait pas des centenaires et des demi-siècles: voici que l’on se braque sur le chiffre imprévu de 70 ans... Oui, soixante-dix ans, le 28 décembre prochain, que Maurice Ravel nous aura quittés. Quittés n’est d’ailleurs pas le mot car il est peu de musiciens (et tout spécialement du Xxe siècle) qui soient, et sans le moindre “purgatoire”, restés aussi présents parmi nous, à tous niveaux.

D’abord sa musique, bien sûr, qui ne connut jamais d’éclipse. C’est que, Ravel ayant toujours assaini nos oreilles, il est quasiment devenu un besoin. Sa personne, ensuite, qui malgré tant d’hommages post mortem plus ou moins pertinents, a survécu à tant de témoignages réducteurs quand ils n’étaient pas inconsciemment nocifs. Que dire de ce maître-à-penser de notre phraséologie musicologique qui parlait d’imposture alors que (au même titre qu’un Martin du Gard ou un Louis Guilloux, en littérature), Ravel s’impose à nous par sa probité, sa rigueur, son dédain absolu de tout effet suspect ? Mille images, par ailleurs, nous le rendent, désormais, étonnamment présent, authentique: la relance est régulièrement assumée, de nos jours, par les nombreuses lettres et documents (jamais de laïus!) que publient les Cahiers Ravel. Du coup s’impose un troisième niveau de découverte: l’impeccable epistolier qui, en quelques lignes, cerne une situation, précise une opinion, favorise une rencontre... Manuel Rosenthal parlait volontiers des scrupules avec lesquels Ravel pesait chaque mot, préparait la chute de ces menus billets, journal secret aussi fraternel que sa musique. Certes le volume publié par Jean Michel Nectoux et Arbie Orenstein (Ravel, Lettres, écrits, entretiens, Flammarion, 1989) reste fondamental, mais que de lettres publiées, depuis, qui installent, parmi nous, chaque jour davantage, ce personnage à la Proust, par ailleurs grand saint laïque, chef d’œuvre de l’école de Jules Ferry!

Voilà qui condamne les facilités de tant de programmateurs médiocres. Un Festival Ravel n’apprend plus rien à personne, la quasi totalité de son oeuvre étant régulièrement affichée (situation sans doute unique, hors Webern !). Le champ est vaste, pourtant, si l’ on se donne la peine de chercher alentour. Pourquoi oublie-t-on son disciple Maurice Delage (en France, car Janet Baker chantait ses Quatre chants hindous - commonwealth oblige) ? Pourquoi faire impasse sur son unique élève direct, Manuel Rosenthal, dont la musique, volontiers âpre et véhémente, prolonge les plus secrets malaises de son maître ? L’an dernier, Rémi Lerner, programmant On Wenlock Edge de Vaughan Williams aux Journées Ravel de Montfort l’Amaury suscita une ovation méritée : un chef-d’oeuvre précurseur des Trois Poèmes de Mallarmé. Il y a aussi les condisciples plus ou moins oubliées, de Louis Aubert à Raoul Laparra en passant par George Enesco. Pourquoi, même, par contraste, ne pas se tourner (fugitivement) vers ces tocards dont raffolait la Société Nationale et qui (cas sans doute unique) eurent le don de faire sortir Ravel de ses gonds : « Ah les sales musiciens ! C’est pas fichu d’orchestrer et ça vous bouche les trous avec de la musique turque. Des divertissements de fugue remplacent le métier, les thèmes de Pelléas suppléent à l’inspiration. Et tout cela fait un bruit ! » (lettre à C. Godebski, 14 mars 1909). Pardon de citer le Divin Marquis: Français, encore un effort. Car il y a de la marge, assurément !

Marcel Marnat

L'année 2007 sera celle du centenaire de la mort de Joseph Canteloube de Malaret, disparu le 4 novembre 1957. Né le 21 octobre 1879 à Annonay, au nord de l'Ardèche, il s'est illustré toute sa vie comme pianiste et comme compositeur. Elève d'une disciple de Chopin, il apprit le piano d'après une méthode manuscrite du compositeur franco-polonais et devint l'un des virtuoses recherchés de son époque.

Canteloube

Compositeur indépendant, il a conjugué l'héritage de Claude Debussy et celui de Vincent d'Indy dont il fut l'élève à la Schola Cantorum. Il a puisé son inspiration panthéiste dans la nature et le chant populaire. Musicien folklorique, il fut le Bartók français, collectant des centaines de chansons populaires des provinces de France, réunies en anthologies ou harmonisées avec accompagnement de piano ou d'orchestre ou encore pour chœur a capella.

chosgr 1Chostakovitch (1906-1975) est célébré comme le Beethoven du XXe siècle.
Le centenaire du compositeur russe ressemble a un vrai marathon tant ses oeuvres (les quinze symphonies, les quatre opéras, les trois ballets, une opérette, les six concertos, les quinze quatuors à cordes, sans compter les pièces de musique de chambre) sont jouées dans le monde entier.

Guy Erismann nous fait découvrir une science musicologique peu connue, l'hymnologie. Il donne la parole à James Lyon, directeur du Conservatoire d'Evry où il enseigne l'hymnologie. James Lyon est également chargé de cours à la Faculté libre de Théologie protestante de Paris.

En tant que discipline à caractère scientifique, l'hymnologie est pratiquement inconnue en France. En revanche, dans les pays germaniques, anglo-saxons et scandinaves, elle est intégrée dans un cursus relatif, notamment, à la formation des musiciens d'église. Cet enseignement prend en considération le « cantique » (Kirchenlied) et sa disposition au sein du Gesangbuch. Son domaine concerne l'histoire du chant, des formes, des fonctions, l'herméneutique de la mélodie, l'art poétique, la musique, l'étude et l'exégèse bibliques, l'histoire, la littérature, l'anthropologie et la liturgie. Ce faisant, en tant que matière à part entière, elle intègre la musicologie, la philologie et le folklore.

james lyon