L'année 2007 sera celle du centenaire de la mort de Joseph Canteloube de Malaret, disparu le 4 novembre 1957. Né le 21 octobre 1879 à Annonay, au nord de l'Ardèche, il s'est illustré toute sa vie comme pianiste et comme compositeur. Elève d'une disciple de Chopin, il apprit le piano d'après une méthode manuscrite du compositeur franco-polonais et devint l'un des virtuoses recherchés de son époque.
Compositeur indépendant, il a conjugué l'héritage de Claude Debussy et celui de Vincent d'Indy dont il fut l'élève à la Schola Cantorum. Il a puisé son inspiration panthéiste dans la nature et le chant populaire. Musicien folklorique, il fut le Bartók français, collectant des centaines de chansons populaires des provinces de France, réunies en anthologies ou harmonisées avec accompagnement de piano ou d'orchestre ou encore pour chœur a capella.
Ce n'est cependant pas le folklore qui attirait Canteloube, mais « la beauté musicale des chants ». Ceux qu'il avait sélectionnés, il les enrichissait d'accompagnements qui créaient l'ambiance en soulignant les nuances de leur caractère. Ces atmosphères d'ambiance pour lui étaient naturelles. Il estimait en effet que « si le paysan chante sans accompagnement, ce n'est pas une raison pour l'imiter ». Ainsi, dans ses accompagnements, il recréait l'atmosphère qui entoure le chanteur.
Ses Chants d'Auvergne lui ont acquis une célébrité internationale méritée. Interprétés par les grands artistes, ils font souvent oublier son œuvre. Très importante pourtant, elle englobe tous les genres, le piano et la musique de chambre, des poèmes symphoniques, de nombreuses mélodies, des chœurs, des opérettes et plusieurs opéras, dont deux furent créés au Palais Garnier : Le Mas dont il écrivit lui-même le livret, et qui lui valut le Prix Eugel en 1926, et Vercingétorix.
En 1924, il fut le précurseur de France Musique en organisant en direct du studio de la Tour Eiffel des concerts-conférences destinés à faire connaître les maîtres anciens et modernes. Plus tard, il poursuivit son apostolat en donnant des centaines d'émissions sur tous les postes de la R.T.F.
Infatigable pédagogue, complétant cette pédagogie par les ondes, il parcourut toute la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Hollande, la Tchécoslovaquie et les États-Unis pour donner des récitals de piano, seul ou avec une chanteuse.
Jean-Bernard Cahours d'Aspry
à lire : Jean-Bernard Cahours d'Aspry, Joseph Canteloube, chantre d'Auvergne et d'ailleurs, Séguier, 2000