Notre invité du jour, le violoncelliste Antoine Landowski, a fait sienne la conviction d’un de ses maitres, Paul Boufil : la musique passe avant l’instrument. Et ce sera plus précisément la musique de chambre, d’où en 2001 la création du Trio Chausson par trois étudiants du Conservatoire de Paris, avec le pianiste Boris de Larochelambert et le violoniste Philippe Talec.
Par besoin de partager la musique autant peut-être que par crainte de la solitude du soliste ? En choisissant le trio, une formation enfin reconnue comme un ensemble de musique de chambre à part entière, malgré la rareté des équipes permanentes et la tentation fréquente de réunir plutôt trois solistes de renom. Autre avantage du trio, la plus grande liberté laissée à ses membres, contrairement à ceux des quatuors, « condamnés » à vivre ensemble.
Perçu sur le coup comme un traumatisme, le départ au bout de quatorze ans d’existence du violoniste Philippe Talec, remplacé depuis l’an dernier par Mathieu Handtsschoewerker, s’est traduit de manière positive par une évolution de l’esthétique du trio. Celui-ci reste fidèle à ses auteurs de chevet, les romantiques français – certains parfois injustement oubliés, comme Cécile Chaminade ou Félicien David – et les classiques viennois, longuement analysés auprès de Hatto Beyerle, l’altiste légendaire du Quatuor Alban Berg, créateur de l’European Chamber Music Academy.
Les prochaines saisons s’annoncent riches en événements : collaboration au Centre européen de Bougival, avec un concert inaugural le 11 mai Salle Favart, cet été, participation au festival académie de Savennières, et en 2020 retour à la Folle Journée de Nantes et d’ailleurs pour une intégrale des trios de Beethoven.
Passionné de pédagogie et de transmission – en digne petit-fils de Marcel Landowski – Antoine enseigne au Conservatoire d’Angers et a fondé en 2014 à la Plaine Saint-Denis, où il habite depuis huit ans, les Trois saisons de la Plaine, une programmation de concerts classiques gratuits, le soir et en journée, à l’église Saint-Paul, à destination des scolaires, des 50.000 salariés et des 15.000 habitants d’un quartier en pleine mutation, en quête d’un tissu social, concerts accompagnés d’ateliers dans les écoles.