« Être pianiste, c'est avant tout être avec un public » : cette évidence est très vite apparue à Célimène Daudet, dès ses études au conservatoire d'Aix-en-Provence où son professeur Michel Bourdoncle insiste pour que ses élèves se produisent chaque semaine en public. Il y a aussi, à la même époque, l’éblouissement de Sviatoslav Richter jouant Le Clavier bien tempéré dans une chapelle de la campagne aixoise Dès lors, pour elle, le concert devient moment privilégié du partage, ce qui ne l’empêche pas d’arpenter les autres chemins de la transmission, à travers les enregistrements (dont le très beau disque réunissants des préludes de Debussy et Messiaen, paru chez NoMad Music) ou l’enseignement (au conservatoire du 8e arrondissement de Paris).
Yan Levionnois n'a pas mis longtemps à trouver son instrument : son père, Éric Levionnois, est violoncelle solo de l'Orchestre philharmonique de Radio France ; c'est auprès de lui qu'il commence son apprentissage avant de suivre, entre autres, les cours de Marc Coppey au CNSM de Paris. Un peu plus tard, il se choisira un autre mentor, en étudiant à Oslo auprès de Truls Mørk, puis poursuivra sa formation à la Juilliard School de New York avec Timothy Eddy. Il profite de ce séjour états-unien pour étudier la philosophie à la Columbia University.
En ce début de saison, l’actualité de Clément Mao-Takacs est foisonnante. Après un récent concert dans la cour Marly, à l’occasion des 120 ans de la Société des Amis du Louvre, il retrouvait ces jours-ci l’auditorium du musée pour un programme autour de Debussy et la danse, composé d’orchestrations de pages pour piano réalisées par le chef d’orchestre lui-même. Quelques semaines auparavant, avec ses musiciens il était au Musée d’Orsay pour un programme viennois en hommage à Henry-Louis de La Grange, le fondateur de la Médiathèque musicale Gustav Mahler. On ne s’étonnera pas de cette fréquentation assidue des musées chez un musicien qui prône toujours le rapprochement des arts ; il n’a pas donné par hasard à son orchestre le nom de Secession, ce mouvement viennois prônant le renouveau et le dialogue des arts. Comme ces artistes du siècle dernier dont il invoque le nom, Clément Mao-Takcas refuse de se laisser enfermer dans un seul répertoire : « Du baroque au contemporain, les musiques se complètent », souligne-t-il. Et de citer ces grands maîtres du concert – Bernstein, Karajan, Kleiber – qui n’ont jamais cessé de diriger l’opéra.